Toulouse: la justice administrative confirme l'expulsion de l'Imam d'Empalot

L'expulsion de l'Imam de Toulouse, Mohammed Tataï, a été validée ce mardi 23 avril 2024

Justice
La justice administrative a tranché
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24 avril 2024 à 10h42 par La Rédaction avec AFP

Le tribunal administratif de Paris a rejeté, ce mardi 23 avril 2024, le recours déposé contre l'expulsion vers l'Algérie d'un imam de Toulouse, Mohamed Tataï, condamné en 2022 pour avoir prononcé dans un prêche des propos haineux envers les juifs. Imam de la Grande mosquée de Toulouse, il a été expulsé vendredi.

Dans son ordonnance, le tribunal estime "que les propos qu'il a proférés constituent une provocation explicite et délibérée à la discrimination, à la haine et à la violence contre un groupe de personnes - en l'espèce, les Juifs -, et revêtent une résonance et une gravité particulières depuis l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas à l'encontre d'Israël".

Devant le tribunal administratif, le ministère de l'Intérieur a argué que l'expulsion répondait à "un intérêt impérieux de préservation de l'ordre public et de l'ordre social".

Selon le ministère, les propos pour lesquels l'imam a été condamné "peuvent constituer le terreau d'une radicalisation et de passages à l'acte violents dans le contexte actuel".

Vendredi soir, en officialisant l'expulsion sur X, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est satisfait qu'"une nouvelle fois, la loi immigration (ait permis) d'expulser dans son pays d'origine en moins de 24 heures un imam de Toulouse, prêcheur de haine et condamné par la justice".

L'expulsion a été dénoncée par ses avocats comme expéditive et ne tenant pas compte de son comportement exemplaire depuis le prêche décrié, prononcé en 2017. Dans un communiqué, la Coordination musulmane de l'agglomération de Toulouse a exprimé "son incompréhension et stupéfaction face à cette décision".

Arrivé en France en 1985, Mohamed Tataï avait rejoint Toulouse deux ans plus tard pour exercer à la mosquée du quartier Empalot. En juin 2018, le préfet de Haute-Garonne avait signalé des propos tenus six mois plus tôt lors d'un prêche caractérisant, selon lui, "une provocation à la haine et à la discrimination à l'égard des juifs".

Le 31 août 2022, le religieux avait été condamné par la cour d'appel de Toulouse à quatre mois de prison avec sursis pour ce prêche. Le 19 décembre dernier, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de l'imam, rendant ainsi sa condamnation définitive. Le 5 avril, Gérald Darmanin signait son arrêté d'expulsion.

Vendredi, il a été interpellé à son domicile sur autorisation du juge des libertés et de la détention, puis expulsé vers l'Algérie.